Les premiers textes écrits relatifs au yoga remontent à l’an 300 av. JC. Les » yogas sutra » sont la compilation dans un recueil, par le sage Patanjali, de toute la pratique yogique pratiquée jusqu’à cette époque , et cela depuis des millénaires. Cette compilation est basée sur la philosophie du « samkya », un des six points de vues philosophiques traditionnels indiens. Outre la philosophie, il y est question aussi de la psychologie humaine (à titre de comparaison, la science moderne ne s’est intéressée à la psychologie que récemment).
Le yoga de Patanjali, , qui est une « méthode pratique pour supprimer la souffrance » est appelé « Yoga Royal » ou aussi « yoga à huit branches », car huit étapes successives permettent d’arriver au but recherché. Ces étapes amèneront très vite le pratiquant à se plonger à l’intérieur de soit même et à pratiquer une introspection poussée, afin d’étudier au plus près la Conscience.
Notons déjà à ce stade une différence fondamentale entre la pensée occidentale, qui considère la philosophie comme quelque chose d’abstrait, alors que pour un indien, elle revêt un caractère très pratique, à la base de la vie quotidienne.
Les cinq premières étapes constituent la base de la pratique, ce que l’on pourrait appeler le « yoga physique » :
- Yama = règles de conduite sociale
- Niyama = règles de comportement personnel (purification et discipline)
- Asana = postures physiques
- Pranayama = contrôle du prana
- Pratyahara = contrôle des sens
Les trois dernières sont plutôt relatives au « yoga mental » :
- Dharana = concentration
- Dhyana = méditation
- Samadhi = absorption
Chaque étape accomplie mène à la suivante.
Les règles de conduites et la discipline personnelle sont un préalable à toute pratique du yoga. En effet, pour supprimer la souffrance, commençons par ne pas infliger de souffrance ni aux autres, ni à soi-même.
Les asanas et le Pranayama sont les deux étapes les plus connues en occident. C’est que vous faites lorsque vous vous rendez dans un cours de yoga. On vient à un cours de yoga pour faire des postures, parce que cela nous maintient en forme et en bonne santé, parce que l’on veut soigner une maladie ou une incapacité physique, parce que l’on se sent détendu après la pratique, …
Mais pourquoi un cours de yoga ? Ne pourrais-je pas retrouver tous ces effets par la pratique de la gymnastique,, du sport, de la natation , la danse ? On retrouve d’ailleurs pas mal de mouvements et postures communes à ces différentes pratiques. Mais alors qu’est ce qui fait la différence ?
La différence est tout simplement : la conscience
La pratique yogique , dans son voyage intérieur, exécutée de manière consciente, nous permet de communiquer avec notre corps, avec chaque cellule du corps, de faire appel à l’intelligence du corps et d’imprimer dans sa mémoire , dans l’inconscient, des images positives ( de la santé, du calme, la paix, etc…).
Observez que la pratique des postures est toujours composée de deux phases:
- une phase de mouvement (la gymnastique) pendant laquelle je prends (ou défais) une posture
- une phase statique durant laquelle je me concentre sur l’étirement, ou l’organe cible de la posture, ou tout simplement sur un point – par exemple la respiration. C’est la phase méditative
La respiration fait le lien entre les deux. Notre pratique des postures, le yoga physique, n’est alors plus qu’une méditation ayant pour objet le corps.