Le nom sanskrit pour détachement est aparigraha. En fait il a plutôt la signification de « non attachement, c’est à dire de pouvoir profiter de quelque chose mais sans s’y attacher. C’est l’un des 5 yamas, ou principes de vie à respecter en société. Dans le yoga à huit degrés de Patanjali, Yama est le 1ier degré. (La pratique des postures est le 3ième degré).
Le non attachement à la matérialité est essentiel pour progresser sur la voie. Il n’est pas nécessaire cependant d’aller aux extrêmes en menant une vie de pauvreté, mais on peut l’appliquer efficacement dans notre vie quotidienne sur 3 plans :
– le plan le plus facile est le plan de la matérialité, j’en ai déjà parlé : faisons le tri de tout ce qui nous encombre. Revenir à l’essentiel et à la simplicité. En nous débarrassant du superflus, nous nous allégeons et la sensation de bonheur se fera sentir sans tarder., vous l’avez sans doute déjà expérimenté d’une façon ou d’une autre , par exemple lors d’un nettoyage de printemps.
– nous pouvons travailler aussi sur un plan plus intérieur. Nous avons toujours tendance à nous focaliser sur nos conditions de vie extérieures, mais nous oublions notre vie intérieure. Pourtant , en prenant conscience de notre intériorité, nous réalisons bien vite que toute la richesse du monde se trouve déjà en nous.. Cela nous permet de faire le tri entre nos besoins essentiels et le superflus. Lorsque l’on prend conscience que l’on n’est que de passage, on n’a plus qu’une envie, c’est celle de voyager léger. Une fois débarrassé de tous les problèmes matériel, notre mental est plus disponible pour apprécier le moment présent.
– Comme vous faites du yoga, vous pouvez appliquer aussi ce principe de non attachement sur votre tapis. D’abord sur le plan extérieur : le monde moderne n’a pas de cesse de nous tenter d’accumuler , que cela soit la dernière tenue de yoga à la mode, les photos sur Instagram ou le papillonnage d’une activité à l’autre. On est tenté pour toutes les « nouveautés », on veut essayer toute une variété de type de yoga, pourvu que la nouveauté soit toujours au rendez-vous . Traditionnellement les yogis ne pratiquaient pas beaucoup de postures différentes et ils pouvaient même ne pratiquer qu’une seule posture pendants plusieurs mois, ce qui leur permettait d’approfondir la connaissance de cette posture, de sa richesse et de ses potentialités.
Tout est question d’équilibre : restons curieux et ne refusons pas la nouveautés, mais n’accumulons pas les choses ou les expériences de manière excessive afin de rester léger et spontanés.
Pascal